Jamboree Mondial 1955

UN JAMBOREE DE NOUVEAUX HORIZONS

Le jamboree mondial du scoutisme de 1955 est une première à bien des égards. Il s’agit non seulement du premier grand événement scout international au Canada, mais aussi du premier à se dérouler en dehors de l’Europe. De plus, c’est le premier jamboree mondial à être retransmis à la télévision. Et ce n’est pas tout : toute la cuisine du camp se faisait au charbon de bois, à la manière moderne.

L’AMPLEUR INCROYABLE

Le jamboree n’a pas été une mince affaire, car les scouts du monde entier ont afflué vers le village de tentes construit à l’extérieur du Fort George nouvellement reconstruit. Le décompte final fait état d’un nombre incroyable de 11 139 scouts venus de 71 pays. Le dévouement était impressionnant, avec trois scouts brésiliens arrivés en jeep, et le groupe de scouts néo-zélandais qui a parcouru plus de 45 000 km, s’étant mis en route quatre mois avant le début du jamboree. Rien que par le nombre, le jamboree aurait été historique, mais il ne s’est pas arrêté là.

LA PARTICIPATION LOCALE

Ne voulant pas manquer une telle occasion, plusieurs scouts et responsables de Kingston et de Gananoque ont assisté au Jamboree. Preuve de l’ampleur de l’événement, il y avait même un sous-camp spécifique pour le Saint-Laurent ! Ces scouts sont arrivés préparés, ayant même organisé leur propre pré-camp à Kingston. Le fait qu’ils se soient préparés à un Jamboree mondial avec leur propre camp témoigne du véritable enthousiasme des scouts locaux.

DES NOMS ÉMINENTS PARMI LES MILLIERS DE PARTICIPANTS

Plusieurs membres éminents de la communauté scoute mondiale étaient présents. Bien sûr, avec autant de personnes présentes, il serait presque plus difficile de ne pas avoir quelqu’un d’important. Parmi les nombreux visiteurs, citons le chef scout du Canada, le président du comité consultatif honoraire du Jamboree et le gouverneur général du Canada, le très honorable Vincent Massey. Il a même ouvert le camp !

Parmi les autres personnalités importantes, citons Lady Olave Baden-Powell, chef guide mondial et veuve de Lord Baden-Powell. Le camp n’était donc pas seulement lié au présent, mais aux origines mêmes du scoutisme !

ENDOMMAGÉ PAR LA NATURE, SAUVÉ PAR LA COMMUNAUTÉ

Le Jamboree avait été planifié et construit dans les règles de l’art, mais il a failli s’effondrer. L’ouragan Connie, qui a failli réduire à néant tout le travail accompli, a balayé le pays le 13 août, cinq jours seulement avant l’arrivée des premiers participants et sept jours avant l’ouverture officielle du Jamboree. Cependant, face à l’adversité, les habitants de Niagara ne se sont pas laissés abattre. Les services d’incendie locaux, les clubs philanthropiques, les groupes de scouts et même des particuliers se sont tous précipités vers le camping pour offrir leur temps et leur énergie à la reconstruction. Lorsque les gens ont commencé à arriver le 18, tout avait été remis en état.

MAÎTRISER LA LOGISTIQUE

L’existence même du Jamboree a nécessité une planification complexe, comme en témoigne le nombre de scouts présents. Mais rien n’illustre mieux les compétences requises que le voyage à l’Exposition nationale canadienne. Déplacer un groupe de la moitié de sa taille vers un lieu situé dans la ville est potentiellement décourageant pour n’importe quel camp, mais les onze mille scouts ont été transportés avec succès jusqu’à Toronto où ils ont défilé dans l’enceinte de l’exposition, puis ont été autorisés à rester pour le reste de la journée. Transporté en bus, en train et en bateau, l’ensemble du camp a fait l’aller-retour, sans que personne ne soit laissé pour compte !